Devenir Officier, dans l’Ordre du Mérite,
C’est une distinction réservée à l’élite.
Vous m’avez fait l’honneur d’être votre parrain
Et comme je voulais citer votre conduite,
Je veux vous honorer, citoyen émérite
En disant vos actions en vers alexandrins.
Notre actualité est faite de misères,
Nous ne pouvons masquer notre grande colère.
La France, notre Mère, constamment bafouée
Par des représentants avides et sans scrupules.
De plus incompétents, ne sachant pas gérer
Et en toutes occasions se montrant ridicules.
Ils ruinent le pays de façon scandaleuse,
Détruisent la famille de manière honteuse.
Notre réputation, glorieusement acquise
Se réduit peu a peu, en tout est compromise.
Mais parfois nous avons un éclair de beau temps :
C’en est un, aujourd’hui, amis soyez contents,
On honore un Français, digne et méritant.
Nous allons oublier un peu de nos misères,
Grâce à vous, cher ami, l’honneur au premier rang
En suivant quelque peu, un bel itinéraire.
Vous êtes, de naissance, homme de grande classe :
Les « Conti di Miolo », Vénitiens noble race,
S’installent en Dauphiné, nous font ainsi honneur.
Et ce nom devient vite un signe de grandeur
Ainsi votre grand-père, un polytechnicien,
Colonel artilleur, eut plaisir historien,
D’escorter une Reine, Victoria d’ Angleterre,
D’être un peu chevalier de cette dame austère.
Et l’on trouve surtout dans vos antécédents,
Un arriere grand-père, alors sous-Lieutenant,
Le sang ne peut mentir et prouve sa valeur,
Décoré à Bautzen de la Légion d’Honneur
En mil huit cent treize, et il avait vingt ans !
Par l’Empereur lui-même, c’est un peu exaltant .
Études supérieures, terminées a Grenoble,
Vous vous mobilisez d’une façon très noble
Dans cette Armée Secrète, armée de volontaires
Rassemblant au Vercors les jeunes réfractaires.
Ce fut une hécatombe, mais vous avez fixé
Toute une Division qui par vous harcelée
N’a pu combattre au Sud les chars des Alliés.
Vous restez très modestes, mais vous avez aidé
À gagner cette guerre, à la fortifier.
Et dans cette tempête, vous trouvez un ami,
Jean Etienne Durand, des liens très affermis,
Avec qui vous avez gravi des échelons,
Qui fut, jusqu’à sa mort, merveilleux compagnon.
Dans la foulée heureuse, Maquisards du Vercors
Vous devenez « Héros », tels des Conquistadors,
Vous libérez Lyon, rescapés valeureux,
Rien ne peut arrêter ces jeunes aventureux.
Puis, vous vous engagez de façon officielle
Car l'action vous a plu, même vous interpelle.
La 5e D.B. vous accueille avec joie
Vous rêvez d’accomplir de magnifiques exploits.
La guerre a ses rudesses et l’hiver en Alsace
Fut meurtrier, mais vous avez vaincu
En jeunes fanatiques et soldats convaincus,
Toujours prêts au combat, faisant preuve d’audace.
Dans ce couronnement c’est Colmar qu’on libère
Et c’est toute l’Alsace qu'ainsi on récupère.
Et puis, passant le Rhin, jeune et fier combattant
La victoire est certaine, ça devient exaltant.
Les villes sont conquises, à vous Sigmaringen,
Au passage, en éclair vous prenez Tubingen,
Vous passez à Lindau et vous frôlez la Suisse
Et sans vous arrêter, sans aucun préjudice,
Vous entrez en Autriche au fameux col d’Arlberg,
Magnifique équipée parmi le Wurtemberg.
Là, vous vous arrêtez, la neige est trop épaisse,
Mais vous stoppez deux jours, simple délicatesse
Et voilà le 8 MAI, l’ennemi est vaincu !
Ce moment fabuleux, il faut l’avoir vécu !
Après ce tourbillon et toutes ses liesses,
Heureux mais ébloui de tant de hardiesse,
Vous choisissez enfin votre voie d'avenir.
Et dans les Assurances vous allez affermir.
Profession honorable, discrète mais austère.
C’est une voie sérieuse mais très réglementaire.
Mais vous aviez au cœur le virus militaire.
C’est une vocation un peu héréditaire.
En plus des assurances, vous suivez tous les stades
D’Officiers de réserve. Et puis, de grade en grade,
Quelques affectations, et comme à la parade
Vous voila Lieutenant et enfin Colonel.
Vous avez un parcours vraiment exceptionnel.
Un séjour allemand ou vous fûtes interprète,
Vous étiez bachelier dans cette langue honnête.
Et puis en Algérie. Et enfin vous voilà
Honoré dans le grade et c’est un postulat.
Fini le militaire, mais le civil s’agite.
Les honneurs sont nombreux, gage de réussite.
D’Arles, l’Académie en son sein vous invite.
Vénitien d’origine, vous êtes Chevalier
De l’ordre souverain de Malte et affilié.
Vous rassemblez tous ceux qui ont porté les Armes
Avec fraternité, car il n’y a plus d’alarme.
La 5e D.B., merveilleux souvenir
M’a bien heureusement mis en votre présence.
Excellente occasion pour nous de raffermir
Ce qui fut, en son temps, une guerrière ambiance.
Et puis vous devenez le brillant President
Rassemblant les amis, valeureux combattants
Du Marechal de Lattre, digne représentant
Des patriotes hardis et toujours méritants.
Les faits sont si nombreux et pour beaucoup lointains,
J’arrête mon propos, j’en oublie c’est certain
Devant cette assemblée, si noble et généreuse,
De notabilités grandes et talentueuses.
Arrêtant mon discours et mes alexandrins,
Je m’en vais procéder au rite souverain…